Chutes de plain-pied : ce
qu’il faut retenir
Extrait d’un document publié par l’INRS en 2016
« Glissades, trébuchements, faux pas, pertes d’équilibre… Les chutes de « plain-pied » sont des accidents du travail encore trop souvent perçus comme étant inévitables et de caractère bénin. Contrairement à ces idées reçues, elles sont pourtant une des principales causes d’accidents dans l’environnement professionnel. Elles peuvent avoir des conséquences graves, parfois même fatales, pour les salariés victimes. Tous les secteurs d’activité sont concernés.
Pour lutter efficacement contre les chutes de plain-pied, il est donc nécessaire de transformer leur représentation au sein de l’entreprise, et de proposer une démarche de prévention adaptée.
Ceci suppose de prendre en compte les spécificités des chutes de plain-pied. Alors que le caractère dangereux de nombreux risques est manifeste (machines coupantes, produits chimiques nocifs, travail en hauteur…), les facteurs susceptibles de provoquer une chute de plain-pied sont souvent nettement moins perceptibles (sol sale ou encombré, déplacement rapide, transport d’objet, éclairage insuffisant, attention focalisée sur une autre tâche que le déplacement…). Le salarié n’est donc pas « naturellement » alerté par les risques de chute. D’autant que l’élément qui va provoquer la chute peut paraître bénin, et que la survenue de l’accident résulte le plus souvent de la combinaison de nombreux facteurs d’origines diverses.
Ainsi, la démarche de prévention ne peut pas être orientée par la simple identification d’une source de danger connue : elle doit intégrer une analyse globale des situations de travail.
Les mesures de prévention doivent combiner des actions sur les espaces de travail, les sols, les ambiances physiques, l’organisation du travail, et la sensibilisation des salariés. »
Pour conclure, rappelons que la chute de plain-pied constitue une des classes de risques qui doivent être analysées dans le Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels et qu’elle concerne toutes les catégories de professionnels.
Notamment, les professions dites sédentaires comme les experts comptables, avocats, notaires, cabinets d’assurance, professions médicales qui, trop souvent, omettent de mettre en place dans leurs cabinets les outils de prévention définis par la loi au nom de l’argument selon lequel elles ne sont pas exposées aux facteurs de risques commettent une erreur qui peut avoir de lourdes conséquences.
Un carrelage qui devient glissant lorsqu’il est mouillé, une moquette qui se décolle, un parquet disjoint peuvent générer des risques.
Un petit exemple pour illustrer ce dernier propos : une secrétaire glisse dans son bureau et tombe, mal puisqu’à l’impact, elle se fait une double entorse des poignets. Mais au passage, elle se cogne le nez contre le bord de son bureau et se le casse. Bilan : 1 mois d’arrêt.